Pour dire en quelques mots cette destitution : l’intellectuel était traditionnellement un auteur (romancier, poète, philosophe, savant, ou autres) que son œuvre dotait d’une autorité spirituelle susceptible de donner du poids à ses propos et à ses interventions comme citoyen dans la cité : interpellation du pouvoir, appel de celui-ci à la responsabilité, à la justice ou au droit, appel à l’opinion publique sur une question grave mais ignorée, etc. C’était un citoyen auquel son œuvre donnait une autorité, parfois considérable.
Aujourd’hui l’intellectuel est devenu un histrion sans œuvre ni autorité, mais doté d’une place dans des réseaux de pouvoirs pour se maintenir dans la visibilité médiatique. Agis de telle sorte que tu continues à être visible ! Tel est son impératif catégorique, la loi qui commande ses faits et gestes.
Comment ce changement s’est-il produit ? Cet essai tente de répondre à la question.
Yves Charles Zarka : La destitution des intellectuels et autres réflexions intempestives
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