Claude Lévi-Strauss a traversé le XXe siècle en observant et en comparant les sociétés les plus variées, des Indiens d’Amérique à l’Europe occidentale, en passant par l’Inde ou le Japon. Le structuralisme, auquel son nom est attaché, est moins pour lui une doctrine qu’une « technique de dépaysement », qui permet d’élargir notre expérience à toutes les formes de l’humanité, même les plus dédaignées. Si sa réflexion est d’abord anthropologique (Les Structures élémentaires de la parenté), son œuvre est à la fois celle d’un philosophe et d’un écrivain (La Pensée sauvage, Tristes Tropiques), d’un savant et d’un esthète (Mythologiques, Regarder écouter lire). Toujours, il reste fidèle à cette pensée sauvage « bricoleuse », commune à tous les hommes, dont il a expliqué les principes et qu’il pratique lui-même en mettant en relation systèmes de parenté, mythes et arts provenant d’horizons les plus divers.
Vincent Debaene et Frédéric Keck racontent comment, à travers les bouleversements du siècle passé, s’est construit le regard éloigné que Claude Lévi-Strauss porte sur le monde. Un regard qui a profondément renouvelé notre perception de l’homme et de la culture.
CLAUDE LÉVI-STRAUSS. L’homme au regard éloigné [2009], 144 pages, ill., sous couv. ill., 125 x 178 mm. Collection Découvertes Gallimard (No 543), série Littératures, Gallimard -doc. ISBN 9782070361779.
Parution : 26-03-2009.