En abordant le temps sous l’angle de la généalogie et non de la conscience immédiate, cet ouvrage ne manquera pas de déranger. Le temps y est découvert comme une construction intellectuelle récente, œuvre des fondateurs de la science moderne, Galilée et Newton. Cette époque, le XVIIe siècle, est aussi celle des transformations politiques et économiques à l’origine du capitalisme. Le temps, l’abstraction mathématique, est dès lors devenu l’instrument d’une domination pernicieuse qui s’étend des structures de nos sociétés jusqu’aux plus intimes de nos vécus. Et pourtant… le temps, n’est-ce pas d’abord le flux et le reflux des vagues sur la mer ? N’est-ce pas le mouvement même de la vie ?
À l’orée d’un millénaire où tout doit être quantifié, ce livre provocateur suggère de réapprendre à vivre humainement pour mettre fin aux tragédies ordinaires du temps compté, limité, dont on ne sait plus se départir.
Véronique le Ru : Le temps, la plus commune des fictions
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