L’acte de « prendre soin » est sans doute l’un des plus vieux gestes effectué envers l’autre. Avec lui, l’altérité et l’identité interagissent et se transforment chez le soigné comme chez le soignant. Selon les époques, les pays et les cultures, il prend différents visages.
Cependant, au-delà de la santé et du bien-être, la question du « prendre soin » permet d’appréhender, dans leur unité et dans leur diversité, une variété de situations allant des actes les plus ponctuels aux enjeux éthiques, politiques et prospectifs les plus vastes puisqu’ils concernent, même, les risques écologiques pesant sur la planète. Face à l’allongement de la vie et aux vulnérabilités qui affectent les personnes en situations de précarité, les savoirs et les pratiques du « prendre soin » doivent être réinterrogés afin que soient déterminées les conditions à remplir pour devenir des compétences-clefs d’un monde plus durable et plus solidaire.
C’est avec ces préoccupations qu’a eu lieu, en juin 2010, à Cerisy, le colloque franco-québécois « Prendre soin : savoirs, pratiques, nouvelles perspectives ». Des philosophes, des chercheurs dans le domaine de la santé et des sciences humaines, des prospectivistes, des praticiens, ainsi que des experts en politiques publiques se sont intéressés à l’évolution du « prendre soin » ainsi qu’aux savoirs qui le composent et le redéfinissent.
Véronique Chagnon (et alii) : Prendre soin
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