La conviction qui anime cet ouvrage est que les pratiques médicales contemporaines – et en particulier les pratiques de transplantations d’organes – invitent à une réflexion philosophique sur des thèmes aussi variés et importants que la mort et sa définition, le sens du don et son symbolisme, mais aussi la définition de la liberté, du corps, ou encore le sens de la solidarité et de la justice. C’est à cette réflexion philosophique « en marche », renouvelée tant par les progrès techniques que par l’accueil social qui leur est fait que se consacre cet ouvrage. Partant d’une des situations de transplantation telle qu’elle se pratique actuellement – la transplantation hépatique à partir d’un donneur vivant – l’auteur met en perspective l’histoire de la greffe et les questions éthiques qu’elle a suscitées au cours de son développement, avant de se consacrer à l’examen des questions les plus cruciales à l’heure actuelle : Qui peut donner un organe de son vivant? Quel est le risque acceptable pour le donneur? Qui doit en décider? Le donneur peut-il tirer une compensation de son geste?
Au fil de cet examen, l’auteur met en lumière les dilemmes moraux et les différentes positions des participants aux débats, avant d’argumenter en faveur d’une nouvelle forme de justice dans le recours au don entre vivants, laquelle autoriserait à indemniser les personnes prélevées d’un organe de leur vivant.
Préface d’Anne Fagot-Largeault
Valérie Gateau : Pour une philosophie du don d’organes
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