Les quinze articles de ce recueil de Vladimir Soloviov, inédits en français à part quelques fragments, ont été édités en 1884 et 1891 sous le titre La question nationale en Russie. Ils ont tous pour thème le rapport du national à l’universel. Dans le contexte d’une montée du nationalisme et de l’obscurantisme sous Alexandre III, Soloviov ferraille contre les épigones du slavophilisme qui a dégénéré en « patriotisme zoologique » et « ensauvagement réactionnaire ».
Soloviov voit le salut de la Russie dans la liberté de parole, le renoncement au droit de la force pour « croire à la force du droit », et le rejet du nationalisme religieux en vue de la réconciliation spirituelle de l’Orient et de l’Occident « dans l’unité divino-humaine de l’Église universelle ». L’utopisme de Soloviov s’appuie sur un diagnostic lucide et plus que jamais d’actualité des maux de la Russie.
Présentation, traduction et notes par Michel Niqueux, professeur émérite de littérature et civilisation russes à l’Université de Caen-Normandie
Vladimir Soloviov (ou Soloviev) est un philosophe et poète russe (1853-1900). Nommé maître de conférences à la Faculté de Moscou à 21 ans, reçu docteur à 27, il dispense à son public de nombreuses leçons publiques consarées à la Théandrie, lesquelles remportent un succès considérable et le font largement connaître. Malheureusement, il sera chassé de l’Université en 1881, pour avoir publiquement demandé au tsar Alexandre III de gracier les assassins de son père Alexandre II. Grand ami de Dostoïevski, il rejoint en 1896 l’Église grecque-catholique russe, et meurt au château d’Ouzkoïe, près de Moscou, au soir du 31 juillet 1900.
***
420 pages
29 €
Parution : décembre 2023