Lorsqu’Alexis de Tocqueville publie en 1835 le premier tome de De la démocratie en Amérique, il est âgé d’à peine trente ans. Sa jeunesse ne l’empêche pourtant pas de livrer une œuvre de philosophie politique qui deviendra un classique aujourd’hui encore largement commenté.
Dans la quatrième partie du tome II (publié en 1840) ici proposée, Tocqueville souligne que si liberté et égalité sont les principes fondateurs du système démocratique, ils sont par ailleurs l’occasion de dérives potentiellement néfastes.
Poussé par sa passion de l’égalité, le peuple est tenté de rejeter les corps intermédiaires pour déléguer tout pouvoir à l’État qui, pour accomplir sa mission, devient d’une part, pléthorique et d’autre part intrusif. Ainsi la démocratie dégénère naturellement vers un despotisme «bienveillant», où, faute de contre-pouvoir, on aboutit à un monopole administratif étatique amenant à diriger […] les moindres citoyens et à conduire seul chacun d’eux dans les moindres affaires.
Sans une vigilance combative, une tyrannie, même «douce», a tôt fait d’enchaîner à nouveau le peuple souverain.
12×16 cm – 96 pages