Seule œuvre de philosophie morale que Thomas Reid ait publiée, les Essais sur les pouvoirs actifs de l’homme (1788) avaient été conçus à l’origine comme une seconde partie de l’exposé final de sa pensée. Ces essais viennent ainsi compléter les Essais sur les pouvoirs intellectuels de l’homme (1785) et témoignent de la même inspiration – une inspiration bien loin de se limiter à la simple « philosophie du sens commun » qu’on a voulu y voir.
Dans ce texte d’une limpidité exemplaire, le philosophe ecossais se présente comme le défenseur d’une conception de la liberté humaine traditionnelle mais solidement argumentée. Reid y développe en effet toute une série d’arguments contre les formes modernes de déterminisme et en faveur de l’objectivité des distinctions morales. S’appuyant sur une psychologie morale naturaliste qui s’inscrit dans l’esprit des Lumières, Reid construit ici une véritable anthropologie, que la philosophie de l’action contemporaine redécouvre avec grand intérêt.
Traduction par Gaël Kervoas et Éléonore Le Jallé