L’origine des Temps modernes voit la naissance d’un nouveau type de discours sur la nature des animaux, très éloigné des discours traditionnels, antiques et médiévaux. Ces discours ne sauraient simplement être compris comme le fruit de la « nouvelle science ». Ils relèvent plus généralement d’une « anthropologie zoologique », et impliquent en retour une nouvelle définition de l’homme, et de sa relation à sa propre « animalité ». Ce sont ces enjeux anthropologiques, métaphysiques et éthiques qui sont ici interrogés, à travers une série d’études sur Montaigne, Charron, Descartes et les « augustiniens cartésiens ». Plus qu’un simple travail d’histoire de la philosophie, cet ouvrage vise à réévaluer les enjeux fondamentaux de la modernité au-delà de la catégorie réductrice de l’« anthropocentrisme », et à proposer une vision de l’animalité différente des modèles mis en place par un certain nombre de discours post-modernes.
AUTEUR :
Thierry Gontier est professeur de philosophie morale et politique à l’université Jean-Moulin- Lyon-III et membre de l’Institut universitaire de France. Ses recherches portent sur l’anthropologie philosophique de la modernité, dans ses enjeux métaphysiques, éthiques et politiques. Il a notamment publié « De l’homme à l’animal. Montaigne, Descartes ou les paradoxes de la philosophie moderne sur la nature des animaux » (Vrin, 1998), « L’Homme et l’animal. La philosophie antique » (PUF, 1999), ainsi que le collectif « Animal et animalité dans la philosophie de la Renaissance et de l’Âge Classique » (Peeters, 2005).