La révocation en doute du monde sensible et intellectuel n’est-elle qu’une méthode ? Ce serait réduire les Méditations métaphysiques à un pur exercice. Ne s’agit-il pas plutôt d’une expérience fondamentale, offrant l’intuition de l’inconsistance de tout ce qui l’entoure ? Cette précarité n’est que relative car Dieu et l’être s’imposent au sujet comme une réalité incontestable, impossible à refuser. Au-delà de cette distinction de l’être et du mondain, cet ouvrage qui revisite toute l’oeuvre de Descartes découvre la toute-puissance de Dieu comme clé d’une nouvelle ontologie, empruntant des éléments au néoplatonisme renaissant. Au lieu de rechercher la nature du discours cartésien (est-il métaphysique ou non ?), Thibaut Gress croise histoire et spéculation, réintroduisant Descartes dans son temps, discutant en permanence avec de nombreux et célèbres commentaires, de Gouhier à Brunschvicg. Une relecture nourrie et subtile, éloignée de toute approche réductrice, en particulier heideggérienne. Un Descartes renaissant et humaniste.
Thibaut Gress : Descartes et la précarité du monde. Essai sur les ontologies cartésiennes
Posted in Philosophie moderne and tagged CNRS Éditions, Descartes, Philosophie moderne, Thibaut Gress.