Stéfan Leclercq : Psychologie de la photographie ancienne (1840-1940)

L’invention de la photographie en 1839 par Louis Mandé Daguerre reste un des plus grands événements du XIXe siècle. Ce processus, appelé « daguerréotype » a pu, à lui seul, modifier en profondeur la société. Si Daguerre n’imagina pas immédiatement les applications de son système, celui-ci s’imposa très vite dans des domaines distincts comme que les Beaux-arts, les sciences exactes mais aussi occultes. Fixer une image sur un support fut, à ses débuts, un principe autant ludique que réfléchi.
Mais le premier essor de la photographie concerna incontestablement la représentation de l’humain, c’est-à-dire le portrait. Contrairement à la peinture, la photographie rend une image objective de son modèle, sans fard, sans pathos, sans poésie. Une réalité froide de la représentation dès lors s’imposa, pouvant montrer par un temps de pose minimal la nature, les villes et les hommes comme jamais un système de reproduction n’avait pu le faire jusque-là. Cet ouvrage montre le développement de la photographie dans différents domaines de la société occidentale du XIXe et du XXe siècles, et révèle ce qu’elle a pu engager et modifier dans l’univers des peintres, des explorateurs ou encore des pompes funèbres, par exemple. Se percevoir (et percevoir autrui) ainsi objectivement a engendré un bouleversement de la connaissance de soi et modifia profondément les mentalités. Ce livre tente également de retracer une généalogie du portrait peint et photographié – voire filmé – afin de comprendre au mieux les enjeux de la représentation humaine.

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