De l’Antiquité aux tortures américaines en Irak, en passant par l’Inquisition, les supplices chinois, la guerre d’Algérie, les dictateurs sud américains, soviétiques, chinois…, la torture est une constante de l’humanité. Mais pourquoi? Pourquoi cette constance? Pourquoi même les « démocraties »? Pourquoi des hommes ordinaires?
La torture persiste malgré son interdiction mondiale, malgré les conventions internationales, malgré les inspections de l’ONU. Ne serait-elle pas nécessaire, en définitive? Rien qu’un peu, évidemment? A titre exceptionnel? Juste pour les crimes les plus graves? Juste pour le terrorisme? Juste pour… Mais l’histoire de la torture n’est jamais qu’une longue liste d’exceptions, concédées, la main sur le cœur, pour le plus grand bien de l’humanité.
Alors pourquoi? Des facteurs politiques? Idéologiques? Individuels? En définitive, la torture ne participe-t-elle pas à cette vaste et permanente entreprise de « démolition de l’homme » dont parle Primo Levi? Une machine de guerre, minutieuse et perverse, tournée par l’homme contre son essence-même. Inutile d’argumenter. Le combat ne peut être qu’absolu, la condamnation catégorique. Et pour ce combat, sans concession, il faut connaître son adversaire, notre part sombre d’humanité.
Serge Portelli : Pourquoi la torture ?
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