Durant l’hiver 1991-1992, Tous les matins du monde d’Alain Corneau, d’après un livre de Pascal Quignard, film exigeant sur deux musiciens baroques du XVIIe siècle (Marin Marais et Sainte Colombe), attire plus de deux millions de spectateurs français dans les salles de cinéma. Ce livre tente d’expliquer les raisons de ce succès en analysant le contexte dans lequel le film a été produit, la genèse du livre qui donna naissance au scénario puis au film, ainsi que les aspects esthétiques et historico-théologiques qu’il recouvre. Il dresse le double portrait d’un écrivain féru d’art et d’histoire, et d’un réalisateur atypique dans le cinéma français. Leur collaboration donne naissance à un film développant une réflexion sur la métaphysique et sur la liberté par le biais de la lutte entre ces deux musiciens, entre histoire et légende, entre détail et allégorie. Cet ouvrage tente enfin une lecture plus sociologique du rôle du film dans la modification de la réception de la musique baroque en France et dans le monde.