L’Augustin des Plus tendres sentiments, ouvrage paru au coeur du XVIIe siècle, respecte les entrées et les sorties du grand scénario des Confessions ; dans ce théâtre de l’âme, nous entendons les soupirs et les élans, les invocations et le chant de psaumes, mais il n’y a plus aucune persona sur scène. Tous les livres et les passages qui incarnent un corps de tentation et de péché, tous les lieux et arguments du débat théologique contre les hérésies et également toute la lecture philosophique de la Genèse sont absents de notre « recueil » , en même temps que les figurants qui accompagnaient le nom d’Augustinus.
Ce n’est plus le livre d’un homme et d’un temps, c’est l’oraison de l’humanité entière qu’un savant anonyme, se retirant des querelles et des désaccords théologiques, a sortie des Confessions pour en faire un « Augustin portatif », un petit livre de sagesse pour tous les jours et pour chaque moment.