Autour du « Manifeste de Vienne » se trouvent réunis des textes fondateurs écrits autour de 1929. Leurs auteurs : Carnap, Hahn, Neurath, Schlick « l’âme du Cercle de Vienne », et Waismann plus proche de Wittgenstein, témoignent d’un courant philosophique constituant aujourd’hui la « tradition analytique » de source continentale à la fois empiriste et logique. Formé de manière informelle à Vienne, au cœur de l’Europe, le Cercle réunissait des savants de différentes branches qui voulaient se donner une « philosophie » susceptible d’« unifier » leurs vues. Echo aux rêves d’unité de la science, cette philosophie en exprime aussi le renversement complet. Véritable « Discours de la méthode », mais d’esprit anti-cartésien, elle entend reconstruire la science de manière à évincer la spéculation métaphysique, le but étant qu’aucun énoncé ne soit laissé à l’extérieur de cette grande architecture de symboles s’il était pourvu de sens. La déclaration de guerre contre la métaphysique est un geste de militance à une époque riche en différents « manifestes ». Incompréhensible en dehors du contexte socio-politique viennois de ces années, elle porte aussi un programme de « reconstruction rationnelle » qui, au delà du langage de la science, devait toucher tous les secteurs de la vie. Plus complexe qu’il n’y paraît, ce programme contient, en référence à Wittgenstein, son prestigieux représentant à côté d’Einstein et Russell, une mise en garde contre différentes formes d’irrationalismes, qui est d’actualité.
Édition coordonnée par Antonia Soulez
Rudolf Carnap, Hans Hahn, Otto Neurath, Moritz Schlick, Friedrich Waissman : Manifeste du cercle de Vienne et autres écrits
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