Les quatorze articles traduits dans ce volume constituent la première présentation d’ensemble d’une œuvre importante dans le domaine de l’histoire de la philosophie ancienne. Ils s’étendent sur plus de vingt ans et portent tous sur ce que l’on pourrait appeler, au sens le plus large du terme, l’« épistémologie aristotélicienne », en prenant « épistémologie » en son sens français et non au sens que ce terme a dans le monde universitaire anglophone. Les textes ont été rangés dans un ordre à la fois systématique et pédagogique, et non dans un ordre chronologique, parce que, malgré d’inévitables changements de détails, les positions adoptées par Robert Bolton sont restées fondamentalement les mêmes. Il est remarquable que, alors que Bolton semblait isolé dans les années 1970-1980, ses thèses soient aujourd’hui au moins mieux comprises et même, sans doute, plus largement partagées.
Le mérite le plus immédiat de l’approche boltonienne d’Aristote, c’est de définir exactement la place de l’épistémologie aristotélicienne. Ce qui fournit un élément important pour en cerner la nature. Ce faisant Bolton applique à l’Aristotélisme lui-même l’un des traits qu’il cru déceler dans la méthode d’Aristote : d’abord saisir un élément de l’essence de la chose que l’on veut connaître, comme premier pas vers la saisie de cette essence