Depuis un peu plus de vingt ans, une œuvre se constitue sous nos yeux : celle de Claude Romano. Elle est aujourd’hui forte d’une douzaine de livres. Claude Romano défend une phénoménologie réaliste qui entend plonger ses descriptions au cœur du réel. Il pratique une philosophie à la fois technique et ouverte, évidemment attentive à la tradition phénoménologique, mais aussi soucieuse de dialogues avec les différents courants de la philosophie analytique. Il contribue ainsi, plus qu’aucun autre peut-être, aux échanges qui se nouent aujourd’hui entre Wittgenstein et la phénoménologie.
Claude Romano est l’homme des questions difficiles. Ce qu’illustrent ses plus récents ouvrages : Être soi-même. Une autre histoire de la philosophie et Les Repères éblouissants. Renouveler la phénoménologie ; ce qu’illustrera bientôt un autre livre, sur la couleur, à paraître en 2021. L’occasion était bonne de présenter son travail aux lecteurs de Critique : Martin Rueff l’a saisie pour nous.
Notre dossier s’ouvre sur un inédit : « La couleur des philosophes ». Charles Larmore interroge Être soi-même. Martin Rueff commente Les Repères éblouissants et mène avec Claude Romano un entretien au titre wittgensteinien : « Le philosophe n’est pas celui qui habite une paroisse de la pensée ».
Sommaire
Claude ROMANO : La couleur des philosophes
Martin RUEFF : Si la lumière parle
Charles LARMORE : Que faut-il pour être soi-même ?ENTRETIEN
Claude ROMANO : « Le philosophe n’est pas celui qui habite une paroisse de la pensée »
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Philippe BERTHIER : Stendhal, hélas ?
Thibault LE TEXIER : Penser la surveillance au-delà de Foucault
Benoît TADIÉ : « Communautés de papier »