Dans le concert de professions de foi réalistes qui caractérise notre moment philosophique, Jocelyn Benoist introduit une voix dissonante. La position qu’il défend est celle d’un réalisme résolument non spéculatif : un réalisme contextuel, inséparable du riche tissu de normes, de manières de dire et de faire dont se nourrit en pratique toute pensée du réel, y compris dans ses formes apparemment les plus radicales, sous les auspices du phénomène, du sensible pur ou du dehors absolu… Issu de la tradition phénoménologique dont il est un des meilleurs connaisseurs, il a souvent croisé les chemins de Wittgenstein, d’Austin et de Cavell. Le dossier réuni par Christiane Chauviré retrace cet itinéraire critique en faisant apparaître ses prolongements au cœur des débats contemporains, du côté de la métaphysique, de l’esthétique ou de la philosophie sociale et politique.
Sommaire
Christiane CHAUVIRÉ : Présentation
Bibliographie de Jocelyn Benoist
Markus GABRIEL : Concepts et objets dans les « nouveaux réalismes »
Bruno KARSENTI : Une chose parmi les choses
Élise MARROU : Cacophonie en moi
Ronan de CALAN : Le fil rouge. Politique du réalisme
ENTRETIEN
Jocelyn BENOIST : « Qu’est-ce que rendre justice aux choses ? »
Gérald SFEZ : Prophétisme et génie de l’art. Moïse contre Hitler
Joël BIARD : Toute-puissance ou puissance absolue ? Variations sur la puissance divine au Moyen Âge
Pierre-Mong LIM : Faire le vide. Néant et violence dans le geste pur