Le livre 17 de l’Ars de Priscien occupe une place de premier plan parmi les vecteurs culturels de l’Antiquité tardive. Avec ce livre, le grammairien latin de Constantinople inaugure l’analyse consacrée à la syntaxe. S’emparant des travaux novateurs de la science alexandrine sur la suntaxis, Priscien innove à son tour en les adaptant au latin et en les intégrant à l’ensemble de l’exposé grammatical.
L’originalité des conceptions développées dans ce livre montre la vitalité constante de la réflexion antique sur le langage, et la diversité de points de vue dont est faite l’histoire de cette réflexion. La répartition des éléments, leur organisation, les concepts qui fondent leur analyse, sont souvent très différents des représentations actuelles.
Mais ce livre contient aussi certains des fondements de la syntaxe moderne. La conception de la figure, non plus comme écart fautif ou excusé, mais comme rouage interne de l’explication syntaxique, donnera naissance dans la grammaire médiévale aux figures de construction, qui sont elles-mêmes à l’origine de la syntaxe de l’accord; de même, la notion de transitio, héritée mais transformée, est la source de la transitivité des grammairiens modernes.
Le groupe Ars grammatica, qui réunit des spécialistes aux points de vue distincts et complémentaires, latinistes, philologues et historiens de la grammaire, ouvre dans cette collection, avec le livre 17 qui en est comme le sommet, la traduction de l’ensemble de l’Ars de Priscien.
Priscien : Grammaire Livre XVII – Syntaxe I
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