Le Traité 31 (V, 8) est, après le Traité 1 (I, 6), le second écrit que Plotin consacre à la question de la Beauté. Il constitue vraisemblablement aussi la deuxième partie d’un écrit unique, composé des traités 30 à 33, dont l’objectif principal est de réfuter les doctrines des Gnostiques et que l’on a coutume d’appeler la « tétralogie anti-gnostique ». Les arguments développés dans le Traité 31 jouent en effet un rôle décisif au sein du débat avec les Gnostiques : face à leur mépris du monde sensible, il s’agit pour Plotin d’affirmer, en s’appuyant en particulier sur la lecture du Timée de Platon, que le monde sensible est beau en ce qu’il est l’image nécessairement belle d’un modèle intelligible qui est la Beauté même. La thèse centrale du Traité 31 est en effet que l’Intellect est Beauté. Afin d’en convaincre et persuader son lecteur, Plotin a recours tantôt à la méthode argumentative et dialectique, tantôt à des procédés rhétoriques mais aussi à des expériences de contemplation pure et absolue. Le traité peut ainsi se lire tout entier comme un exercice spirituel de grande ampleur, destiné à nous faire percevoir de façon plus claire la véritable nature du « lieu intelligible » évoqué par Platon dans le Phèdre.
Anne-Lise Darras-Worms est maître de conférences (HDR) en langue et littérature grecques à l’Université de Rouen Normandie.
Vrin – Bibliothèque des Textes Philosophiques
312 pages – 12,5 × 19,5 cm
ISBN 978-2-7116-2823-0 – septembre 2018