« Je décris et termine ici une longue enquête, conduite inégalement, mais jamais délaissée depuis le seuil de l’âge d’homme : sur l’être tel qu’il se cache et se montre dans le secret. […] La diversité des secrets, leur contour matériel, ni l’intention de leur forme, ne se trouvent hors de notre souci leur parcours — tantôt tenace, tantôt distrait, car il n’est pas sûr qu’ils se livrent ou se prêtent mieux à la réflexion la plus intense et la plus avare — fut la règle même du voyage, imposant son rythme. Mais pour ces secrets, en leur dénombrement empirique et leur description à loisir, il existe une littérature, une psychologie, et le chantier reste ouvert […] anticipant avec superbe sur tous les résultats, ce projet avait été nommé — il y a trente-trois ans — et accepté par mon maître Jean Wahl : “ontologie de l’idée d’origine” » (P. B., « Liminaire »).
« La langue et la pensée de Boutang sont si belles que Gabriel Marcel dira de l’Ontologie du secret [en 1973] que c’est “un ‘monument’, et ceci de bien des manières : par la richesse de l’analyse, par la profondeur de la méditation, et surtout par quelque chose d’autonome qui est exceptionnel”. […] George Steiner à son tour, à qui Boutang sera lié par une amitié d’étoiles, n’hésita pas à placer ce texte magnifique à côté des dialogues de Platon. » (J.-F. Mattéi, « Préface »).