L’élection d’Emmanuel Macron a bouleversé notre système partisan, sans pour autant faire disparaître les frustrations qui l’avaient ébranlé. Mais les sombres prévisions sur l’avenir de la Ve République ont été démenties. L’élection d’un jeune président « libéral » et « européen » est intervenue à un moment où, de la Hongrie aux États-Unis, en passant par la Grande-Bretagne et l’Italie, le libéralisme politique semblait battu en brèche. Ce contexte a donné à cette élection une importance sans précédent : elle a stoppé la montée des courants populistes.
Avec brio et humour, sans jamais se départir de ses talents d’analyste, l’auteur explique pourquoi et comment rien de ce qui était prévu n’arriva. Il évalue les chances du nouveau mode de gouvernement apparu en 2017. Examinant aussi l’échec des deux partis qui se partageaient le pouvoir depuis 1981, il mesure la redistribution des forces entre les courants de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon. Il fait enfin apparaître les limites d’un pouvoir « jupitérien », dans un monde où les hommes continuent de se vouer à plusieurs dieux… dont la guerre n’est sans doute pas terminée.
Philippe Raynaud est professeur de science politique à l’université de Paris II-Panthéon-Assas, où il enseigne la philosophie politique. Membre du comité de rédaction de la revue Commentaire, il a publié de nombreux ouvrages, dont récemment L’Esprit de la Ve République. Il a obtenu le prix Alexis de Tocqueville en 2014.