L’évolution récente des pays démocratiques a mis à mal le grand récit de la sécularisation. La lente, sinueuse et parfois paradoxale percolation des valeurs religieuses dans les valeurs démocratiques ne nous fournit plus de repères suffisants. Le processus millénaire de la sécularisation fait place soudainement à un nouveau type de rapport où le politique, séduit par la religion séculière, est confronté à des demandes inédites de totalisation politico-religieuse.
Par-delà les prises de position, cette situation nouvelle requiert surtout des analyses sereines et rigoureuses, qui s’attachent aux ressorts profonds de notre actualité historique. Il s’agit dans cet ouvrage de réinterroger de manière croisée, en y associant l’apport des traditions du judaïsme et du christianisme, les notions fondamentales de séparation, d’autonomie, de souveraineté, d’autorité et de révélation. Cet exercice est devenu une exigence et une urgence pour la survie de nos démocraties et la demande de liberté qu’elles sont censées protéger et dont elles-mêmes sont, avant tout, héritières.
Caractéristiques
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Autour de l’auteur
Philippe Capelle-Dumont est professeur à l’université de Strasbourg, doyen honoraire de la faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris et directeur de la Revue des sciences religieuses.
Danielle Cohen-Levinas est professeur à l’université Paris-Sorbonne, fondatrice et responsable du « Collège des études juives et de philosophie contemporaine – Centre Emmanuel Levinas », chercheuse associée aux Archives Husserl de l’ENS-CNRS de Paris.
Vincent Delecroix est philosophe et romancier, directeur d’études en philosophie de la religion à l’EPHE. Il est notamment l’auteur de Non. De l’esprit de révolte (Flammarion, 2018) et d’Apprendre à perdre (Payot et Rivages, 2019).
Pierre Manent est directeur d’études émérite à l’EHESS. Il est l’auteur de La loi naturelle et les droits de l’homme (Puf, 2018).