La question théologico-politique est aujourd’hui doublement réactivée : par l’ampleur inédite de travaux sur le statut de la modernité occidentale et les théorisations qu’ils induisent du rapport entre le pouvoir et le sacré ; par l’effet de mondialisation qui retentit sur les identités politiques et religieuses. Deux points de vue distincts s’imposent à son traitement : le théologico-politique en tant que problème religieux et en tant que problème politique. Dans un contexte d’actualité qui fait résonner cette question sur un registre souvent passionnel, le présent ouvrage veut honorer quatre tâches : restituer les grands moments théoriques en vertu desquels le théologique et le politique sont entrés en compromis dans l’histoire occidentale (saint Augustin, islam médiéval, Spinoza, Hegel…) ; mettre en lumière et en débat plusieurs modèles contemporains d’interprétation de cette histoire (M. Weber, C. Schmitt, K. Löwith, H. Blumenberg, J. Rawls…) ; apprécier les thèmes et les concepts mis en jeu par le phénomène de la nouvelle pluralité religieuse au sein de l’espace politique français et européen (nation, État, communauté, laïcité, mémoire, religion, témoignage, textualités fondatrices) ; répondre enfin à la question de savoir si l’idée d’une disjonction entre le théologique et le politique est recevable, examiner alors les conditions théoriques permettant d’en assumer une saine articulation.
Collaborations : Jérôme Alexandre – Jeffrey Andrew Barash – Ceslas-Bernard Bourdin – Dominique Bourel – Rémi Brague – Philippe Capelle – Hent De Vries – Jean-Paul Durand – Emmanuel Falque – Emmanuel Gabellieri – Abderrahim Lamchichi – Henri Laux – Pierre Manent – Jean-Claude Monod – Corinne Pelluchon – Vittorio Possenti – Jean-Louis Souletie – Emmanuel Tourpe – Philippe Vallin – Jean-Louis Vieillard-Baron – Yves-Charles Zarka