On a réuni ici dans un seul volume « L’Homme faillible » et « La Symbolique du mal », qui ensemble formaient sous le titre commun Finitude et Culpabilité le second tome, publié en 1960, de Philosophie de la volonté. Dans le premier ouvrage, on soutient la thèse selon laquelle la fragilité ontologique issue de la « disproportion » de soi à soi-même, illustrée tour à tour dans l’ordre du penser, de l’agir, puis du sentir, n’est pas en soi mauvaise. La finitude n’est pas le mal. Dans le second volume, on s’emploie à montrer que la condition mauvaise de la volonté est d’ordre contingent et historique par rapport à sa constitution essentielle et qu’elle relève d’une herméneutique des symboles et des mythes du mal qui structurent la mémoire de l’homme occidental, juif et grec.
Paul Ricœur (1913-2005)
Philosophe considérable, il a consacré sa réflexion à l’analyse du sujet (Soi-même comme un autre, 1990), de son action et de son rapport au temps (Temps et Récit, 1983, 1984, 1985), dans un dialogue constant avec la psychanalyse, la linguistique, le structuralisme mais aussi les théories sociales et politiques (L’Idéologie et l’Utopie, 1997). Il a également renouvelé les recherches exégétiques et bibliques (Penser la Bible, 1998, Lectures 3, 1994).
Préface de Jean Greisch