Le Volontaire et l’Involontaire constitue le premier tome, publié en 1950, de la trilogie de la Philosophie de la volonté. Deux projets s’y croisent. Le premier est de prendre la mesure de la passivité qui dément la prétention du cogito d’origine cartésienne à se poser souverainement lui-même. Le second est de porter aussi loin que possible la description pure – à la façon de l’intuition eidétique de Husserl – des structures du vouloir : projet, imputation, motivation, désir, effort, émotion, habitude, etc. Le premier projet appelle le complément d’une méditation sur la « disproportion » de soi à soi-même qui définit le statut ontologique de « L’Homme faillible ». Le second rencontre sa limite dans la nécessité de mettre toujours entre parenthèse la condition d’une volonté depuis toujours mauvaise. La parenthèse sera levée dans « La Symbolique du mal » qui marquera le passage d’une phénoménologie pure à une herméneutique.
Paul Ricœur (1913-2005)
Philosophe considérable, il a consacré sa réflexion à l’analyse du sujet (Soi-même comme un autre, 1990), de son action et de son rapport au temps (Temps et Récit, 1983, 1984, 1985), dans un dialogue constant avec la psychanalyse, la linguistique, le structuralisme mais aussi les théories sociales et politiques (L’Idéologie et l’Utopie, 1997). Il a également renouvelé les recherches exégétiques et bibliques (Penser la Bible, 1998 ; Lectures 3, 1994).
Préface de Jean Greisch