Le journal n’est qu’une insuffisante mosaïque : il juxtapose ses composantes plus qu’il ne les met en relation.
La littérature se devait d’inventer d’autres façons d’assembler les textes du monde. Dans des structures inédites, prolongements du Livre mallarméen, voici qu’elle convoque des fragments de presse, mais pour en montrer la pauvreté des procédures. Paradoxalement, les Lettres seules mènent à un véritable Journal – l’empire médiatique ne présentant que des simulacres.
Ces assemblages de textes d’un genre nouveau permettent, eux, de prendre de la distance par rapport à la textualité à l’heure de la société de l’information, et d’en figurer le « bilan » et le « cycle » écologiques.
Patrick Suter, né à Bienne en 1968, docteur ès Lettres, écrivain et critique littéraire, vit actuellement à Genève, après plusieurs séjours à l’étranger (Japon, France et États-Unis). Il est spécialiste des relations entre presse et littérature depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours