À mi-chemin entre littérature et philosophie, l’œuvre inclassable de Walter Benjamin cherche à présenter une expérience supérieure, qui serait à la fois « religieuse » et « historique ». C’est ce qu’indique « Sur le programme de la philosophie qui vient » (1917-1918), qui mène à comprendre les notions de religion et d’histoire dans la perspective d’une pensée de l’expérience dont le point de départ est la « métacritique » de la « Critique de la raison pure » proposée par Hamann. Ce travail d’interprétation, qui implique non seulement l’examen de l’appareil conceptuel de Benjamin, mais aussi l’exégèse des images avec lesquelles il s’exprime, conduit à une compréhension de la notion de ressemblance non sensible à la lumière du principe kantien de l’affinité. En engageant une réflexion sur la place de la notion d’affinité dans le travail de l’imagination et dans le schématisme linguistique, cette relecture de l’œuvre benjaminienne confère toute son importance à la relation profonde, et jusqu’à présent peu explorée, de Benjamin à Kant.
Patricia Lavelle : Religion et histoire, sur le concept d’existence chez Walter Benjamin
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