L’originalité du style de Pindare est un fait avéré, que la tradition commente à l’envi depuis l’Antiquité. Sa prétendue obscurité, devenue pour la postérité un modèle imitable, est le fruit d’une difficulté réelle autant que d’une construction. Pascale Hummel, qui a déjà consacré plusieurs livres à Pindare et à la poésie lyrique, étudie ici les étapes qui dans la tradition philologique, littéraire et poétique conduisent à l’élaboration de la notion de pindarisme. Si le pindarisme existe, quelles formes revêt-il, et en quoi est-il transposable dans d’autres littératures, à d’autres époques et en d’autres lieux? Cette étude déroule parallèlement les repères d’une définition postulée stable et les incertitudes d’une réalité changeante et floue, à savoir le pindarisme de Pindare et le pindarisme de ses imitateurs ou successeurs. L’auteur met à nu les fils, visibles et invisibles, qui relient littérature, philologie et théorie, en s’interrogeant sur la possibilité de définir la part d’insaisissable contenue dans le style et dans la pensée.
Cet ouvrage est le dernier volet d’un triptyque qui comprend aussi Lycophron, Cassandre, et Pythica. Visages et paroles de la Pythie dans la littérature antique, dont le thème commun est l’impénétrabilité du sens et ses enjeux.