Les œuvres de Foucault et de Wittgenstein, qui relèvent de traditions philosophiques fort éloignées, peuvent toutefois entrer en résonance et se relancer mutuellement : cette mise en perspective permet alors de cerner les points aveugles comme l’insistance contemporaine du questionnement philosophique propres à chacune d’elles.
Ces deux auteurs ont en effet proposé une critique radicale de la notion classique d’une subjectivité souveraine, contre une compréhension traditionnelle d’un sujet de l’action et du savoir transparent à soi-même.
Quelles sont dès lors les conséquences éthiques et politiques d’une telle conception – non psychologique et non métaphysique – de la subjectivité ?
En explorant, hors de tout clivage institué, des thèmes tels que le « rapport à soi », la conscience et ses illusions, l’identité subjective dans sa dimension institutionnelle et politique, les rapports entre le Je et le Nous, il s’agit de faire émerger de la confrontation Foucault/ Wittgenstein un « style de pensée » qui nous pousse à repenser radicalement la forme de nos intérêts et de nos préoccupations éthiques et politiques.
Pascale GILLOT
Maître de conférences en philosophie à l’université François Rabelais de Tours, conduit un travail de recherche autour des modèles de l’esprit et de la subjectivité, de la philosophie classique à la philosophie contemporaine.
Daniele LORENZINI
Docteur de l’université Paris-Est et de l’université La Sapienza de Rome, enseigne l’éthique et la philosophie des sciences humaines à l’université Paris-Est Créteil.