Le présent ouvrage soumet à l’épreuve des textes antiques cette interprétation d’ensemble largement répandue du cynisme. Contre l’idée d’une vie selon la nature, il avance l’hypothèse d’une vie selon la facilité comme axe majeur de la pensée cynique : plutôt qu’un naturalisme, la voie cynique constituerait au fond une forme radicale de pragmatisme au sein duquel les dichotomies constitutives de notre pensée – nomos–phusis au premier chef – tendent à se dissoudre en faveur d’une adaptation active aux circonstances. À l’appui de sa démonstration et en amont des textes normalement utilisés dans les études sur le cynisme, notamment les Vies de Diogène Laërce et les Lettres pseudépigraphes des cyniques, cette étude met à profit deux titres de la littérature antique que l’on ne prend pas toujours en considération dans les approches philosophiques de cette « école », à savoir le Discours VI de Dion Chrysostome et le petit dialogue Le cynique attribué à Lucien de Samosate.
Le lecteur trouvera dans ces pages une nouvelle fenêtre entrouverte sur ce phénomène complexe et paradoxal qu’a été le cynisme ancien, à travers laquelle il pourra découvrir que les cyniques, en déjouant les étiquettes d’un système binaire et au-delà de tout dogmatisme, ont appris à vivre une vie facile.
344 pages – 16 × 24 × 2 cm
ISBN 978-2-7116-3019-6 – novembre 2021