Pourquoi rapprocher et pourquoi distinguer pensée statistique et pensée probabiliste?
La statistique, désignée à ses débuts sous le nom de « science camérale », n’est pourtant pas issue de préoccupations scientifiques. Elle procède d’une exigence de gouvernement de territoires plus ou moins étendus et d’un besoin croissant d’informations sur ceux qui y vivent. C’est l’élaboration et le développement rigoureux du calcul des probabilités qui ont donné à la statistique son assise scientifique et permis son emprise généralisée sur le traitement des questions sociales.
L’imbrication avérée entre pensée statistique et pensée probabiliste ne va pourtant pas de soi. Elle suscite des réticences épistémique et politique chez le citoyen ordinaire perdu dans les nombres aussi bien que chez le savant : la « rigueur » des probabilités est difficile à admettre et à comprendre, leur application à la vie sociale ne l’est pas davantage.
Vrin – Cahiers Philosophiques, 155 (4/2018)
124 pages – 14 × 23 cm
ISBN 978-2-7116-6006-3 – avril 2019