Donner un sens à la mécanique quantique exige de remonter à l’origine de la connaissance. Cela exige de revenir tout près de l’expérience incertaine, limitée et fugace à partir de laquelle nous cherchons à évaluer les possibilités futures. En ces commencements, rien ne doit être considéré comme allant de soi, pas même que des choses stables existent ou que des événements sont réellement arrivés. Dès que ces deux « évidences » du sens commun ont été mises à l’épreuve, la plupart des paradoxes quantiques se dissolvent. C’est le cas des énigmes de la non-localité, ou du paradoxe du chat de Schrödinger mi-mort mi-vif. L’idée même d’une « pluralité de mondes », souvent invoquée dans l’interprétation de la mécanique quantique, est reconduite aux situations élémentaires de la vie humaine où s’opposent l’actualité collectivement reconnue et les possibilités intellectuellement envisagées.
Michel Bitbol : La pratique des possibles
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