Romancier, philosophe, auteur de nombreux ouvrages, acteur (dans Sauvage innocence de Philippe Garrel, en 2001), Mehdi Belhaj Kacem est l’un des intellectuels les plus brillants de la jeune génération.
Né d’une demande de la Règle du Jeu, la revue de Bernard-Henri Lévy, qui interrogeait Mehdi Belhaj Kacem, comme d’autres artistes ou philosophes, sur la façon dont il voyait les vingt prochaines années, ce livre commence comme une réflexion sur le Mal qui, presque aussitôt, débouche sur une critique radicale de la démarche et de la pensée d’Alain Badiou. Mehdi Belhaj Kacem a été proche de lui. Il connaît, comme nul autre, le fond et les ruses de son œuvre.
Badiou l’a même tenu pour le plus brillant de ses disciples. Et voilà que le disciple en est venu, par un cheminement dont il rend compte avec probité, à considérer que l’œuvre du maître était une imposture.
C’est un livre sensible et cruel. Plein d’humour et de savoir. C’est un démontage conceptuel profond, à la fois douloureux et jubilatoire : sur la question de l’Evénement, sur celle de l’Universel, Belhaj Kacem avance ses propres thèses contre celles de Badiou. Un envoûté qui s’éveille a beaucoup à dire…