Improviser n’est pas seulement mettre en valeur, sauf chez qui se sent de courber chamelliquement l’échine comme tous ces scribes à qui un Nietzsche n’eût certes point remis la palme de la zoroastrienne métamorphose du lion. Improviser est s’entretenir au ciel de l’essentiel, entre hommes qui ont vu quelque chose du cœur irriguant une œuvre, entre voyants qui savent quelque chose d’essentiel. Tout ne sera pas dit par celui qui improvise, car tout pour celui-ci n’a pas été dit par la partition de celui qui suscite l’improvisation. Mais l’improvisation n’a pas à se livrer à trop d’explicite, elle fait — dans tous les sens du terme — miroiter : improviser rend hommage à fin d’une non-dite suggestion de dépassement. Ce dépassement a été dit ailleurs. L’improvisation est un songe réminiscent.