Le platonisme ne se réduit pas à l’exégèse des dialogues de Platon; il se nourrit de la confrontation avec Aristote et les écoles de philosophie hellénistiques. C’est pourquoi cet ouvrage se présente comme une recherche sur les rapports entre le platonisme et les stoïciens, les épicuriens et les sceptiques à l’époque impériale. Derniers arrivés sur la scène philosophique, les platoniciens prétendent être les seuls à pouvoir résoudre les problèmes que leurs adversaires avaient soulevés. Pour ce faire ils s’approprient certaines notions et certaines doctrines de ces écoles – celles des stoïciens en particulier –, en leur donnant un sens métaphysique. Contre l’empirisme des philosophies hellénistiques, ce sont donc les Idées qui deviennent le modèle de toute réalité et le véritable critère de la connaissance. Mais comment peut-on connaître ces Idées transcendantes? La confrontation du platonisme avec les écoles hellénistiques redonne vie au défi sceptique, auquel avaient voulu répondre les autres écoles en élaborant leurs systèmes. La question est d’importance, parce que le scepticisme avait exercé son influence à l’intérieur même de l’Académie, l’école fondée par Platon. Comment évaluer cet héritage? Les platoniciens de cette époque ont-ils vraiment réussi à exorciser ce spectre? Plotin reprochera à ses prédécesseurs de n’y être pas arrivés, ce qui ne veut pas dire que les Platoniciens du Haut-Empire n’étaient pas eux aussi de fidèles interprètes de Platon et de véritables philosophes.
Mauro Bonazzi enseigne l’histoire de la philosophie ancienne à l’Università degli Studi di Milano
Vrin – Histoire des doctrines de l’antiquité classique
176 pages – 13,5 × 21,5 cm
ISBN 978-2-7116-2578-9 – octobre 2015