L’État de droit renvoie au droit et à la norme, à la normalité et à l’ordinaire : il est une finalité politique de l’État, un horizon de perfection nourri de séparation des pouvoirs et de garantie des droits. Quant aux états d’exception, ils évoquent le dérèglement et l’extraordinaire, la concentration des pouvoirs et la restriction des droits. Ces termes antithétiques s’avèrent pourtant indissociables : ils se comprennent, se saisissent, l’un par rapport à l’autre ils se conçoivent, s’engendrent, l’un l’autre. Le couple est interactif la tension est dialectique. En étudiant la souveraineté étatique moderne (sous la forme de l’État de droit), dans la gestion des situations extrêmement graves (avec la technique des états d’exception), il est possible de proposer une conception de l’État, une appréhension de la modernité politique.
Marie-Laure Basilien-Gainche : Etats de droit et états d’exception
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