Les grands philosophes de l’époque classique, à partir de Descartes, ont élaboré une métaphysique qui prétendait retrouver, par la raison, les vérités de la foi : la métaphysique créationniste. Mais l’idée de Dieu n’a pas l’aval de la raison moderne, qui est, depuis Kant, une raison morale. La prétendue œuvre de Dieu comporte ce qui ne peut plus être escamoté : le mal absolu. Or, l’idée de Dieu étant abandonnée, ce qui s’effondre, pièce par pièce, ce sont tous les concepts qui étaient liés à cette idée : de là une déconstruction qui est l’objet de ce livre, lequel prépare, par une réduction au « néant de la vie », nommé ici l’« Apparence », ce qui deviendra, dans les ouvrages ultérieurs de l’auteur, une métaphysique de la Nature (phusis), celle-ci prenant la place du Dieu ancien : l’on aura « déconstruit » ; grâce à un retour à la raison grecque et à un ressourcement à Milet, à Élée, à Éphèse, l’on construira autrement.