La philosophie n’a pas en vue l’utilité ou le bonheur, mais la seule vérité. Le sceptique lui-même philosophe sous l’idée de vérité, car, quoi qu’il dise, il ne peut que dire ce qui lui semble vrai. Dès lors qu’il n’y a pas de démonstration en métaphysique, le scepticisme métaphysique est le lot commun de tous les philosophes aujourd’hui. Cela signifie qu’il convient de philosopher en première personne, à l’exemple de Montaigne. Marcel Conche, donc, ne fait que dire ce qui lui semble. Il pose, avec Montaigne (cf. p. 27), la « question de l’être » – question que Descartes a ignorée. Concluant au nihilisme ontologique, il substitue à la notion d’« être » la notion pyrrhonienne d’« apparence » (il y a… des apparences). Mais il refuse le nihilisme pratique (axiologique), qu’il s’agisse d’éthique (laquelle répond à la question : « à quoi bon la vie ? »), de morale (qui concerne ce que l’on doit à autrui) ou d’esthétique. Toutefois, le questionnement sceptique, à la différence du dogmatique, ne connaît pas l’arrêt. La philosophie n’a donc pas d’aboutissement en elle-même. Mais elle mène à l’au-delà d’elle-même, et, à l’exemple de Socrate, à rendre les armes à la sagesse de l’amour.
Édition 2e édition
Éditeur Encre Marine
Support Livre broché
Nb de pages 90 p.
ISBN-10 2-35088-081-8
ISBN-13 978-2-35088-081-5
GTIN13 (EAN13) 9782350880815