La théorie politique assimile souvent totalitarisme et terrorisme d’État, ce qui la conduit à figer le totalitarisme en « régime ». À distance de cet héritage, le présent ouvrage illustre six thèses :
1. Le totalitarisme, y compris néolibéral, est non un régime, mais une tendance moderne qui rend les hommes superflus, sous forme de chômeurs ou de cadavres.
2. Le totalitarisme, y compris néolibéral, est d’abord non un phénomène de terreur militaro-policière extraordinaire, mais un phénomène de peur ordinaire.
3. Le totalitarisme, y compris néolibéral, est un mouvement technoscientifique illimité vers la superfluité humaine.
4. Le totalitarisme, y compris néolibéral, est un mouvement étatique illimité vers la superfluité humaine.
5. Le totalitarisme, y compris néolibéral, est un mouvement économique illimité vers la superfluité humaine.
6. À rebours de certaines idées reçues, il n’y a aucune parenté entre le totalitarisme et la démocratie. Le premier est affaire de population passive, la seconde est affaire de peuple actif.