Les questionnements actuels sur la « crise de la démocratie » ont ravivé l’intérêt pour l’histoire des traditions républicaines dans l’Europe de la première modernité. C’est en effet parmi elles que des philosophes ont plus particulièrement recherché des éléments de réflexion susceptibles de déplacer nos catégories politiques afin de concevoir un nouveau républicanisme social et démocratique adapté à nos sociétés. Ces champs de recherches se sont principalement développés dans le sillage de l’historiographie anglo-saxonne du républicanisme dit « classique ». Dans ces travaux fondateurs et ceux qu’ils inspirent, la tradition démocratique athénienne ou l’école du droit naturel moderne et du droit des gens occupent cependant une faible place. Elle est encore plus modeste pour les synthèses républicaines dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et singulièrement de la Révolution française. Or, au cours des deux dernières décennies, les études révolutionnaires se sont largement renouvelées en inscrivant le politique dans les problématiques du droit naturel moderne, travaillées par le mouvement populaire et le débat d’assemblée.
Marc Belissa, Yannick Bosc et Florence Gauthier : Républicanismes et droit naturel, Des humanistes aux révolutions des droits de l’homme et du citoyen
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