Certes, le XVIIe siècle français fut marquant par le style de son esthétique, les qualités de son théâtre, et plus encore par le triomphe de la monarchie absolue. Pourtant, ce qui éclaire le mieux sa nature profonde, et peut-être secrète, est d’ordre spirituel et religieux. S’y développa un mouvement de rénovation de la foi et un parachèvement de l’essor de la vie mystique et contemplative, faite de renoncement à soi et d’abandon à Dieu, dont l’acmé est la doctrine du « pur amour ».
Cette doctrine est tout autant abandon confiant à la Providence, que relation existentielle avec Dieu. Il s’agit d’un « pur » amour de Dieu, au sens de « désintéressé », de « gratuit », de « généreux », et de « bénévole », dont les premières manifestations apparaissent avec saint François de Sales, s’affirment avec Fénelon et Mme Guyon. Pascal, s’il ne fut pas un adepte déclaré de ce mouvement, en fut l’un des chantres éminents.