Le possible nous enferme-t-il dans le monde des fictions et des chimères? Considérer le possible, est-ce fuir le réel? Le possible fait-il, à l’inverse, signe vers une puissance effective d’exister?
Ce livre décrit l’émergence du concept de possible et soutient qu’il convient de distinguer la possibilité de la potentialité, telle qu’Aristote la donnait à penser. S’il s’est nourri du potentiel, qu’il a pu redoubler, le possible s’en est aussi, et décisivement, séparé. L’examen des différents concepts, et façons de le nommer, de l’Antiquité tardive, au Moyen Âge arabe et latin, montre comment (au-delà de la chose concernée) le déploiement du possible suppose une puissance efficiente externe. Ce faisant, il renvoie en définitive à la fragilité ontologique de ce qui dépend d’un autre, jusqu’en son être. Corrélat d’une puissance externe qui le fait être, le possible s’entend comme ce qui s’offre à la liberté d’un agent qui le pense, avant de le choisir. A l’aube des temps modernes, il devient par excellence objet de science. S’il est donc une impuissance du possible, celle-ci fait probablement sa force.
Kristell Trego est maître de conférences en philosophie médiévale à l’Université Clermont-Auvergne, membre du centre « Philosophies et rationalités » et du Laboratoire d’Études des Monothéismes.
Vrin – Études de philosophie médiévale
368 pages – 16 × 24 cm
ISBN 978-2-7116-2845-2 – février 2019