Résumé
John Dewey (1859-1952) est l’auteur d’une œuvre dont le public français n’a pu encore prendre toute la mesure. La traduction d’Expérience et nature vient combler à cet égard une lacune importante. C’est sans nul doute en effet l’une de ses œuvres majeures.
Publié en 1925 après Reconstruction en philosophie (1920) et Human Nature and Conduct (1922), Expérience et nature offre la version la plus claire et la plus systématique de son pragmatisme et de ce que Dewey nomme lui-même son « naturalisme empirique ». Il le conçoit comme la seule manière de surmonter les dualismes et les incompatibilités qui affectent l’existence collective et individuelle.
À travers une réflexion critique sur l’expérience, l’ouvrage se propose de mettre au jour les ressorts d’une pensée et d’une action orientées vers une vision compréhensive et constructive de l’existence. Il est composé de dix chapitres qui discutent successivement les rapports de l’expérience et de la méthode philosophique ;la précarité et la stabilité de l’existence ; le rapport de la nature à des fins, aux moyens et à la connaissance, à la communication et au sens, à l’esprit, au Soi et au corps ; le statut des idées et de la conscience, celui de l’expérience dans la nature et dans l’art, et enfin la place des valeurs et de la pensée critique dans l’existence.
Expérience et nature n’offre aucun remède assuré contre les maux qu’il s’attache à circonscrire sous ces différents rapports ; il vise à « inspirer à l’esprit le courage et la vitalité nécessaires à la création des valeurs qu’appellent les perplexités d’un nouveau monde ».