S’engager à jamais, est-ce amoindrir sa liberté, ou la porter à sa plus haute puissance ? Qu’est-ce que le style d’un philosophe ou d’un mystique nous manifeste de l’expérience de la pensée ? En quoi la pensée requiert-elle nécessairement la traduction, que ce soit d’une langue à l’autre, ou d’une dimension de la parole à une autre ? La beauté de la nature doit-elle être comprise à partir du concept d’art ? Comment les œuvres d’art vivent-elles, et meurent-elles, à travers les générations ? La tradition biblique a-t-elle quelque chose à nous apprendre sur la puissance de la musique ? Y -a-t-il plus de bonheur dans la durée que dans un instant de plénitude ?
Ces questions, irréductiblement diverses, mais non pas divergentes, sont ici abordées à travers un dialogue avec Plotin ou les Pères de l’Église, comme avec Kant ou la phénoménologie française du siècle dernier (Merleau-Ponty, Sartre, Levinas, Michel Henry), et des penseurs moins connus ainsi que Joseph Joubert ou Louis Chardon.
Ces quatorze études (dont trois inédites) s’échelonnent sur une trentaine d’années et recoupent les questions centrales de l’auteur. Elles forment des reconnaissances, au sens à la fois d’explorations et d’actes de gratitude, car même des pensées qui nous sont étrangères, voire adverses, nous découvrent notre propre voie et nous aident, par une fraternité indélibérée, à y cheminer.