Résumé
Cherchant le bonheur sous la bannière de la liberté, de la prospérité et de la justice, les Occidentaux entendaient vivre de manière autonome sous une loi commune, la modernité se présentant comme un horizon où les individus pourraient être à la fois libres, égaux en droits et rétribués selon leurs mérites. En dépit d’un spectaculaire allongement de l’espérance de vie et d’une forte diminution des violences et de la pauvreté, la société moderne n’est pourtant pas parvenue à produire un bien-être durable. L’évolution des souffrances mentales et des troubles comportementaux du dernier demi-siècle en témoigne. Explosion des addictions, anxiétés et dépressions, consommation massive de psychotropes : Hugues Lagrange analyse les pathologies de la modernité, fruits de tensions insolubles pour l’individu dans une société où l’autonomie s’accompagne de solitude et de souffrances, où l’équité du mérite est ruinée par l’inégalité des aptitudes cognitives. Il replace au centre de sa réflexion le rapport entre l’homme, les autres espèces et l’environnement, insistant sur la nécessité de confronter l’anthropologie avec la biologie et la génétique, afin de lutter contre ces maux et repenser la modernité dans la perspective plus modeste de réaliser une société décente.
Caractéristiques
Sommaire
Autour de l’auteur
Hugues Lagrange est chercheur au CNRS et à Sciences Po, rattaché à l’OSC. Après avoir étudié le comportement sexuel des jeunes dans le contexte de l’épidémie de VIH, puis leur socialisation dans les quartiers pauvres, il a fait porter ses recherches sur les conséquences de la modernisation en Europe, aux États-Unis et en Inde. Il est notamment l’auteur de En terre étrangère (Seuil, 2013) et du Déni des cultures (Seuil, 2010).