Henry More est le plus connu des Platoniciens de Cambridge et l’Enchiridion Metaphysicum, son dernier ouvrage, représente l’accomplissement de sa pensée. Il s’agit d’une enquête métaphysique dont le principal objectif est d’établir l’existence d’une substance immatérielle, d’une âme du monde, sorte d’intermédiaire entre Dieu et le monde par laquelle les choses agissent. More nous invite ainsi à découvrir la vraie métaphysique qui consiste en la découverte de la nature véritable de l’étendue des êtres spirituels comme Dieu, les anges et les démons, l’espace, les âmes individuelles des hommes ou des bêtes. Ce manuel de métaphysique prend appui sur le mécanisme cartésien pour mieux le contredire et démontre que l’extension spirituelle est la principale qualité des esprits. Cette doctrine conduira More à re-diviniser l’espace pour l’instituer à l’instar des kabbalistes de l’école de Safed, comme lieu de la possibilité de l’existence du monde. More montre ainsi les limites des mécanismes d’Hobbes et de Descartes tout en essayant de composer avec d’autres savants mécanistes tels que Robert Boyle et Robert Hooke. Quelques années plus tard, à Cambridge, Newton, sur les pas d’Henry More, pensera la nature de son espace physique comme un espace de nature divine, comme un Sensorium Dei.
BIOGRAPHIES CONTRIBUTEURS
Françoise Monnoyeur
Françoise Monnoyeur est Docent en philosophie (Associate Professor). Elle enseigne la philosophie et l’histoire des sciences en France, aux États-Unis et en Suède. Elle est chercheur associée au centre Jean Pépin, Paris, France. Ses principaux ouvrages portent sur Descartes, l’infini, la matière, la vie.
TABLE DES MATIÈRES
Henry More, Manuel de métaphysique
Épître dédicatoire
Préface au lecteur
Chapitre I. Qu’est-ce que la métaphysique : Explication de son nom et de sa définition
Chapitre II. Qu’un être en tant qu’être n’est pas un objet de métaphysique mais de logique
Chapitre III. Que l’existence, la perfection, l’entité, le concept formel et le concept objectif, l’universel et le singulier, le simple et le composé, l’identique et le différent, ne doivent pas être traités en métaphysique mais en logique
Chapitre IV. De la distinction réelle, formelle, modale et rationnelle et à quoi il faut les rapporter en Dialectique.
Chapitre V. Autres divisions de l’être selon l’attribut de perfection, durée et quantité ; et comment elles se ramènent à la logique.
Chapitre VI. La première méthode pour prouver l’existence des choses incorporelles, à partir bien sûr de la démonstration d’une étendue immobile distincte de la matière mobile.
Chapitre VII. Quels moyens utilisent de préférence les Cartésiens pour échapper à la force des précédentes démonstrations et leur réfutation.
Chapitre VIII. Cette étendue immobile qui a été démontrée distincte de la matière mobile n’est pas une chose de l’imagination mais une réalité, si ce n’est une chose divine.
Chapitre IX. La seconde démonstration des choses incorporelles à partir de l’existence de la matière, de l’union et du mouvement de ses parties, d’où l’on conclut l’existence d’une substance incorporelle.
Chapitre X. Troisième raisonnement pour démontrer l’existence de choses incorporelles, à partir de la durée successive du monde corporel.
Explication des chapitres XI à XXV
Chapitre XI. Quatrième démonstration de l’existence des choses immatérielles tirée du phénomène de la pesanteur.
Chapitre XII. Cinquième démonstration puisée à partir de la trente-troisième expérience d’une pompe à air ou de l’adhésion de deux morceaux de marbre.
Chapitre XIII. Sixième démonstration à partir de la montée d’un morceau de bois du fond d’une cuve remplie d’eau jusqu’à sa surface, et de l’absence de pesanteur des éléments dans des lieux particuliers.
Chapitre XIV. Démonstration sept à partir de la marée.
Chapitre XV. Démonstration huit, à partir de l’adhérence réciproque des corps magnétiques et du mouvement des particules magnétiques.
Chapitre XVI. Démonstration neuf, à partir de la taille du soleil et des étoiles. Note explicative.
Chapitre XVII. Démonstration dix, à partir de la forme du soleil et des étoiles.
Chapitre XVIII. Onzième démonstration déduite de l’immense vitesse du tourbillon des sphères et du mouvement des comètes. Note explicative.
Chapitre XIX. Douzième démonstration à partir de la nature de la lumière et des couleurs. Note explicative.
Chapitre XX. Démonstration treize à partir de la formation des nuages. Note explicative.
Chapitre XXI. Démonstration quatorzième à partir des gouttes de pluie et de l’arc-en-ciel.
Chapitre XXII. Démonstration quinze tirée des vents.
Chapitre XXIII. Démonstration seize à partir de la foudre et du tonnerre. Note explicative.
Chapitre XXIV. Démonstration dix-sept, à partir de la structure des corps, des plantes et des êtres vivants.
Chapitre XXV. Démonstration dix-huit, à partir des opérations de l’âme.
Chapitre XXVI. Dix-neuvième et vingtième démonstration, à partir des apparitions et des prédictions.
Chapitre XXVII. Qu’il y a deux opinions qui enveloppent de la plus grande obscurité la nature de l’Esprit, à savoir celle des Nullibistes et celle des Holenmériens.
Chapitre XXVIII. Idée et définition de l’esprit en général et explication plus complète de celui-ci.