Il est usuel, dans la littérature historique, de parler d’écoles à propos de divers enseignements qui se sont donnés dans l’antiquité ou le Moyen Âge, en tel ou tel lieu, à telle ou telle époque. On parle ainsi couramment de l’École d’Athènes, qu’il s’agisse d’ailleurs de l’époque de Platon ou de celle de Proclus. On parle de même de l’École d’Alexandrie, de celle de Césarée, ou encore des écoles rabbiniques, et pour le Moyen Âge de l’école de Buridan, par exemple. Cette dénomination d’« école » est un moyen commode de regrouper des professeurs et des étudiants, ou même simplement des auteurs d’ouvrages scientifiques ou philosophiques, que l’on rattache à une même tradition doctrinale ou à une même généalogie de maîtres et d’élèves, mais dont on ignore le plus souvent quels liens institutionnels précis les liaient les uns aux autres. Il est fréquent que l’on ne connaisse pas non plus quel était le statut juridique d’une école ni même si telle ou telle école a véritablement existé, au sens habituel de ce terme d’école.
Les études rassemblées ici et rédigées par des spécialistes reconnus de l’histoire des traditions philosophiques dans l’antiquité et le Moyen Âge ont pour but de faire le point sur ce que l’on connaît des écoles anciennes dans leurs aspects institutionnels et juridiques, dans la longue durée, depuis l’antiquité (les écoles athéniennes du IVe siècle av. J.-C.) jusqu’à la fin du Moyen Âge (l’enseignement du droit dans l’Angleterre du XVe siècle), et dans une optique pluri-culturelle, c’est-à-dire en s’intéressant aux différentes cultures du pourtour méditerranéen (grecque, hébraïque, latine) dont les liens entre elles ne sont plus à démontrer.