Dans son Encyclopédie des sciences philosophiques, Hegel parle du magnétisme animal au début de la troisième partie intitulée « Philosophie de l’esprit ». Ces pages, traduites et commentées par François Roustang, pourraient peut-être éclairer la pratique de l’hypnose. La question est de savoir si l’on peut bénéficier des réflexions de Hegel sans pour autant se laisser enfermer par le système de pensée au sein desquelles elles ont été formulées. L’exercice est peut-être périlleux, mais pourquoi ne pas s’y prêter ?
Dans l’entourage de Hegel, plusieurs philosophes et apprentis philosophes étudient le phénomène, comme en témoigne leur correspondance. Hegel s’intéresse donc au magnétisme animal dans son analyse du développement de l’esprit, il l’utilise dans son combat philosophique : d’une part cela lui permet d’attaquer la philosophie de l’entendement défendue par Wolf et aussi Kant, d’autre part il dénonce la prétention de Schelling qui voudrait considérer le magnétisme animal comme l’expérience de l’élévation de l’esprit à un principe universel.