Lever de soleil spéculatif, éclosion conceptuelle du monde, telle est bien l’Encyclopédie hégélienne. Elle surmonte par avance l’opposition ultérieure prétendue entre l’être se donnant existentiellement dans une ontologie alors vide et les étants donnés dans une fixation métaphysique les privant par là de leur sens. Car, se voulant et pensant résolument comme le verbe à la fois déterminé et vivant de l’être, dont l’autodétermination l’identifie, ce qui atteste sa nécessité, à lui-même, ce qui l’assure en sa liberté, l’Encyclopédie des sciences philosophiques fait s’actualiser en l’esprit humain la raison qui est liberté et la liberté qui est raison : elle se sait la fondation de soi de l’être dans la totalisation donnant sens aux étants. La maîtrise de soi encyclopédique de l’être dans le savoir de l’ordre logique, naturel et spirituel de sa réalité globale, d’abord explorée dans l’expérience et la science, peut ainsi aider l’homme contemporain à mieux s’y retrouver dans son monde et à s’y comporter de façon plus sage.
Présenté, traduit et annoté par B. Bourgeois